Dominique Clerc vit
et travaille à Paris. Il apprend très tôt son métier en tant
qu’assistant dans la mode et la publicité. Parallèlement à une carrière
publicitaire, un travail personnel le conduit à une première série
d’expositions en France et aux Etats-Unis dans les années 1990.
Il
quitte peu à peu le studio et se tourne progressivement vers
l’extérieur. C’est alors à pied ou en moto qu’il explore la banlieue, la
plaine ou souvent les grands ports du nord de la France. Des voyages
incessants à la poursuite de ses lectures de jeunesse, Kerouac et autres
écrivains voyageurs. Paysages souvent désolés et nostalgiques, les
photographies qu’il en rapporte jouent à la fois sur l’intime et le
territoire.
Elles interrogent la photographie dans son rapport à
l’objectivité et aux nouvelles technologies. Avec conviction, il
participe à la création d’un nouveau langage où la virtualité se
superpose à la réalité. Un équilibre complexe dans lequel il introduit
son esthétique personnelle.
Reste à parcourir cet univers.
Spectaculaire mais aussi très intérieur, il raconte à sa manière les
maux et les excès de notre temps.
Le monde ne cesse d'accélérer,
pourtant notre perception des choses répond à des modèles ancestraux et
n'échappe pas à l'irrationalité. C'est cette dimension émotionnelle qui
intéresse Dominique Clerc. Son travail se situe donc sur le terrain de
la subjectivité. Comment exprimer des choses aussi simples que l'amour,
l'errance, le désespoir... autrement que par des mots ? Rivieras,
Bluesy, Paysages Intérieurs, chaque série se veut un début de réponse.
Série Coïncidences, 2014, Résidence à Sète, Atelier de la galerie Dock Sud Des nombreuses facettes du monde, nous regardons souvent celle qui
nous est le plus évidemment suggérée. Ici, par de multiples dispositifs
d'images dans l'image, la réalité tend à devenir une apparence. Elle
coïncide avec ce que nous devons voir, pourtant elle nous plonge dans
une troublante incrédulité. Comme si tout était spectacle, jeu ou
questionnement, notre rapport au monde semble le fruit d'une
manipulation bien orchestrée.
Victimes plus ou moins consentantes
d'un système, la question porte aussi sur nos propres capacités à
inventer d'autres degrés de perception. Où est la vérité ? Par
l'absurde, les images disent bien l'illusion de toute certitude.
Réalisées à Sète avec le soutien de la galerie Dock Sud, elles sont
autant d'occasions de parcourir la ville que de pénétrer dans l'étrange.